Cassandra est là [PV Alaric]

Britzingen… Ah ca faisait longtemps que Cassandra n’y avait plus mit les pieds. Dans un taxi, elle regardait à travers la fenêtre. Cette petite ville l’avait un peu manqué. Oh bien sure, rien ne fallait les grand villes comme New York ou on pouvait vraiment faire la fête. Mais Cassandra savait faire la fête un peu partout. Faut dire que l’argent aide beaucoup. Arrivé devant l’hôtel, elle examinait le château. C’était la première fois qu’elle y mettait les pieds. Bien sure elle avait entendu toutes les histoires de fantômes. Et bien qu’elle ait un peu peur, elle refusait à s’abaisser à des histoires pareilles. Sortant de la voiture, elle mit ses lunettes de soleil. C’était donc ici que Cristina travaillait ? Pas mal comme endroit. La raison de sa venue n’était pas pour venir dormir dans un lieu hanté, mais simplement pour visiter son amie qui était enceinte. Vraiment quelque chose de stupide, si on demandait l’avis de Cassandra. Vingt ans et enceinte ? PFFFF, fallait vraiment que quelqu’un lui explique que les hommes ne sont pas des anges. Mais peut-être qu’elle l’avait enfin comprit ? Mais bon, Cassandra n’était pas ici pour réprimander Cristie. Non juste ici pour lui remonter le morale. Mais ca n’allait pas être facile. D’habitude elle remontait le morale des gens avec l’alcool. Mais une femme enceinte ne peut pas boire de l’alcool… Ah peut-être du shopping va l’aider ? Se tournant vers le chauffeur qui commençait à sortir tout ses valises, Cassandra ne peut s’empêcher de sourire. Et oui, elle adorait voyager avec beaucoup de sacs. Surtout lorsqu’elle ne devait rien porter ! Elle était loin d’être quelqu’un de très gentille. D’ailleurs c’était un mystère comment cela se faisait qu’elle pouvait bien s’entendre avec Cristina. C’était tout le contraire d’elle. Voyant que le chauffeur sortait le sac ou son ordinateur se trouvait dedans, elle lui dit sur un ton glaciale et hautaine.

-Faites attention avec ca ! Je tiens à ce sac et surtout au contenu !

Elle soupira légèrement. Ah ces chauffeurs, il faut toujours leur dire de faire attention ! Elle regardait encore un court instant Hill House, puis finit par passer la grande porte et par marcher vers la réception, enlevant ses lunettes de soleil et les déposant sur le comptoir.

C'était une journée ordinaire au manoir de Hill House. Alaric s'était levé aux aurores et avait prit son petit déjeuner avec le reste des domestiques, avant de s'atteler aux différentes tâches qu'il lui fallait accomplir; comme tous les jours. Il avait ensuite prit sa pause déjeuner et l'avait passé à écouter les femmes de ménage qui étaient en grande discussion sur les histoires de sexe d'un des clients de l'hôtel, qui visiblement avait la fâcheuse tendance de draguer tout ce qui était de sexe féminin. Il connaissait leur tendance à tout exagérer et n'avait dont rien dit de spécial, ne voulait pas prendre de parti en ce moment présent. Et puis il n'y avait rien de mal ni de méchant en soit, il était même sur qu'elles étaient plutôt ravies d'avoir des choses à raconter. Il avait prit une petite guitare acoustique et grattait quelques notes en les écoutant parler. Il aimait bien ces petits moments de calme où tout le monde était relaxé, et où tout le monde partageait ses histoires, ses envies, ses rêves. C'était dans ces moments la qu'il réalisait qu'il avait de la chance d'être entouré de pas mal de monde, d'avoir un toit au dessus de sa tête, et qu'il n'y avait vraiment pas moyen de se plaindre. Il avait les yeux pétillants de bonheur, tout en écoutant cette horde de "bonnes femmes" jaser sur les nouvelles rumeurs du château. C'est alors que sa patronne entra en trombe dans la pièce qui leur servait de salle de repos, et se mit à hurler sur tout le monde, leur disant que ce n'était franchement pas le moment de se reposer, que quelqu'un venait d'arriver à Hill House, et que personne ne leur avait dit de prendre leur pause tous en même temps. Alaric posa immédiatement la guitare et rangea les quelques bols qui se trouvaient encore sur la table. La patronne repartit aussi vite qu'elle était venue: elle savait très bien qu'ils allaient tous obéir et courir à leur postes plus vites que leur ombre. Alaric fit un grand sourire aux autres employés: ils avaient l'habitude, cela ne leur faisait plus grand chose de se faire hurler dessus. Il se regarda dans la glace, et ajusta ses cheveux ainsi que son veston, histoire de s'assurer qu'il n'avait pas l'air négligé. Il courut doucement mais sûrement vers la grande porte d'entrée, juste à temps pour accueillir la nouvelle arrivante.

Elle venait de déposer des lunettes de soleil sur le comptoir. Alaric passa derrière, les mains derrière le dos, comme on le lui avait si bien apprit il y a des années de cela. Il fit un grand sourire aimable et sincère à la jeune femme, et lui dit:

- Mademoiselle, au nom de tous je vous souhaite la bienvenue à Hill House. Avez-vous une réservation ou désirez-vous une chambre?

Pendant qu'il disait cela, une autre employée avait apporté à Cassandra un petit plateau en argent, avec dessus, un cocktail maison sans alcool, et des petits bonbons, avant de repartir de là où elle venait.

La décoration de l’intérieur du château était jolie, vieux, mais en même temps ca avait une certaine classe et dignité. Elle commençait à comprendre pourquoi Cris avait préféré venir habiter ici plutôt que de rester dans son vieux appart à Britzingen. Oh bien sure, il y avait eu surement aussi l’envie de ne plus trop voir son ex et le côté financier de tout ca. Mais à vrai dire, Cassandra qui n’avait jamais eu des problèmes d’argent ne pensait pas directement à des raisons possibles sur le plan financier de son ami. Un jeune homme arrivait. Comme à son habitude, Cassandra examinait les gens. C’était une chose qu’elle adorait faire à vrai dire. Examiner pour mieux critiquer par la suite.

_J’ai réservé sous le nom de Maester. Cassandra Maester.

Cassandra regardait les murs et le plafond en attendant que le jeune homme ait trouvé sa réservation. Elle se demandait si ils avaient beaucoup de clients. Un employé finit par lui apporter un cocktail maison, pas besoin de gouter pour savoir qu’il était non-alcoolisé. Génial.. Elle se pensait déjà dans une cure de désintoxication. En tout cas, Cristina ne devait pas espérer que Cassandra n’allait pas boire. Ce n’était pas parce qu’elle était en compagnie d’une femme enceinte qu’elle devrait arrêter de boire ! Néanmoins, elle devait avouer que le cocktail maison n’était pas si mauvais que ca. Il manquait juste la petite touche d’alcool. Reposant son regard vers le jeune homme

_J’ai réservé pour quelques jours, mais je ne sais pas si je vais prolonger mon séjour ou pas. Est-ce que ca serait possible de prolonger si j’en aurais besoin ? Ou est-ce que vous êtes tellement remplit que c’est impossible ?

Cassandra préférait prendre ses précautions. Après tout on ne sait jamais, Cristi lui avait dit que le monde commençait à venir. Bien qu’elle ne comprenait pas pourquoi les gens aimait passer leur temps dans un château maudit. Personnellement ces histoires de fantômes, elle trouvait cela totalement stupide. Déjà lorsqu’elle était petite, elle n’avait jamais cru à ces histoires.

Alaric ne mit pas longtemps avant de trouver la réservation, elle était la seule à arriver aujourd'hui, et elle était donc attendue avec la plus grande impatience. Le personnel adorait dès qu'une nouvelle personne arrivait: cela voulait dire des histoires en plus et commérages à n'en plus finir. Il prit la clé, chambre numéro 23, qu'il déposa sur le côté, puis glissa un petit formulaire à la jeune femme, ainsi qu'un stylo, afin qu'elle le remplisse. Il s'agissait d'informations de base, mais c'était nécessaire: nom, prénom, adresse, numéro de passeport pour les étrangers. Cette femme était incroyablement belle et semblait venir d'un autre monde, mais Alaric ne s'attarda pas trop sur son physique, il n'avait pas envie de la dévisager ni de passer pour un incompétent qui se laissait distraire. Il attendit calmement que Cassandra remplisse le formulaire en faisant mine de s'occuper sur l'ordinateur de l'Hôtel, puis récupéra la fiche, la rangea impeccablement dans un petit classeur prévu à cet effet. Puis il fit un signe à un des garçons de l'Hôtel qui était assigné aux bagages, pour qu'il s'occupe de celles de Cassandra:

- Bien, Mademoiselle Maester, votre chambre est au numéro 23, deuxième étage, le petit déjeuner est servi de 6H à 11h, mais nous avons un service de chambre qui est opérationnel 24h sur 24. Vous avez bien évidemment un mini bar, télévision, et tout le nécessaire de toilette. Si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez pas, je suis là pour ça, et mon nom est Alaric.

Elle lui demanda ensuite si elle pouvait rester plus longtemps: évidemment, il n'y avait aucun problème. Hill House était une très, très grande bâtisse et depuis l'ouverture, ils n'avaient jamais affiché complets. C'était une bonne chose, et cela permettait surtout un meilleur service: moins de monde voulait dire plus de temps pour chaque personne, et il était plus facile de se rappeler qui était qui dans ces conditions.

- Il n'y a aucun problèmes pour rester plus longtemps, à votre aise. Votre chambre sera prête dans quelques minutes, vous pouvez attendre dans le lobby, ou bien aller vous promener dans le parc et nous vous préviendrons.

Cassandra finit par prendre le stylo proposé par l’homme et elle commencait à remplir les quelques informations si banales. Finalement elle redonnait la feuille au jeune homme qui finit par dire ou se trouvait sa chambre. Quelqu’un s’était déjà occupé de mes valises et il se présenta sous le nom d’Alaric. Si Cash’ avait des questions ou des problèmes elle pouvait toujours venir chez lui. Elle lui sourit, puis finit par tourner son regard vers le lobby lorsqu’il parlait du fait qu’elle pouvait attendre là, ou alors se promener dans le parc. Oui, c’est sure qu’il n’a jamais du marchés sur des chaussures de Louis Vuitton, très jolie, mais tuant.

_Je pense que je vais attendre ici. D’ailleurs je pense que vous pouvez m’être utile. J’aimerais avoir un renseignement.

Elle tournait son regard vers lui. A vrai dire, il y avait deux questions qu’elle avait à poser. Et non, cela n’avait rien à avoir avec toutes ces questions sur l’histoire de ce château. A vrai dire, ca ne l’intéressait pas du tout. C’était pour son travail qu’elle aurait voulu savoir si il y avait un moyen d’avoir une connexion internet ou si ce lieu était vraiment maudit qu’il faudrait qu’elle aille en ville dans un cybercafé pour pouvoir accéder au net.

_Est-ce qu’il y a un moyen pour se connecter à l’internet ? Ou est-ce que je suis obligé d’aller en ville pour en avoir ?

Etant une informaticienne, ca allait être une torture pour elle de ne pas ouvrir sa boîte mail. De plus qu’elle avait pas mal de choses encore à faire. La deuxième question concernait sa venue ici.

_Est-ce que vous auriez la gentillesse de me dire les jours de libre de Cristina Neuenfels. Elle travaille dans le restaurant je pense.

Oui, elle pensait, car elle n’était plus très sure. Elle ne s’intéressait pas à des banalités pareilles. Elle regardait Alaric, attendant une réponse de sa part. Et qu’il ne vienne pas à lui dire que des informations pareilles étaient confidentielles, car ce n’était pas une question d’état qu’elle lui demandait.

La jeune femme lui demanda s'il y avait une connexion internet, et à vrai dire, c'était une bonne question, car il n'en avait pas la moindre idée: Internet marchait une fois sur 15, quand ça l'arrangeait, à croire qu'il avait une personnalité propre. Il y avait bien sur une salle avec des ordinateurs, mais ils avaient tendance à n'en faire qu'à leur tête, à se brouiller comme une télévision, à s'éteindre d'un coup pour se rallumer des semaines plus tard... Il en était de même pour les télévisions de certaines chambres, qu'on avait du se résigner à donner aux domestiques qui n'avaient de toute façon pas le temps de la regarder.

- Eh bien pour Internet...nous avons une salle informatique mais je ne garanti rien, l'électricité joue des tours et vous risquez de vous rendre dingue à tenter de faire marcher quoique ce soit...mais vous pouvez y aller à tout moment, je vous conseille juste de sauvegarder vos données le plus souvent possible !

Il avait dit ça sur le ton de l'humour mais ne plaisantait qu'a moitié , il avait vu bien du monde partir en hurlant en disant que l'ordinateur avait tout effacé et qu'il fallait tout recommencer. Alors si elle voulait faire quoique ce soit d'important, il valait mieux ne pas prendre de risques...

Cassandra parla ensuite de Cristina, et lui demanda ses jours de repos...Mais pourquoi est-ce que tout le monde lui parlait de Cristina? Il y avait d'abord eu cette femme au supermarché, puis cette nouvelle arrivante, Alaric commençait à se dire que tout le monde était lié à Cristina, c'était assez amusant. Il se dit, en rigolant, qu'elle devait être une ancienne criminelle recherchée ou quelque chose du genre. Evidemment, il la connaissait, il savait bien que ce n'était pas le cas, mais cela aurait été assez amusant !

- Vous savez ici, les jours libres, on en a pas vraiment...mais vous pouvez aller la voir sans problèmes je suis sur qu'elle trouvera du temp, vous êtes de sa famille?

Non vraiment, c'était étrange qu'autant de monde s'intéresse à elle en aussi peu de temps, elle qui pourtant disait être sans attaches et sans famille, d'où venaient tous ces gens?